cyclibre

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Tranches de Chine


Bus Train

Bus couchettes. Trois rangées de minuscules lits superposés.

Pause, les Ouygours prient, tournés vers La Mecque. Le vieux barbu mène la danse. Ils s'abaissent doucement, puis se relèvent. Leur lèvres bougent alors qu'ils adressent leur pensées à Dieu. Ils s'agenouillent sur leur tapis, posés sur le parking, têtes au sol, « Allahu akbar ».

Femmes voilées, hommes barbus en petits chapeaux blancs.

Pause pipi, pause express, ne pas traîner. 

Tout le monde se rue dehors et pisse au vent devant le talus ou contre les maisons. 

Quatre hommes chient accroupis sous le clair de lune, leurs petites silhouettes noires ressortent dans la nuit. 

Le chauffeur s'impatiente  « allez allez ». Les hommes remontent leurs pantalons sans se torcher et accourent. 

C'est reparti.

 
 

Train. Troisième classe.

Convivial. Inconfortable. Ca bouge à gauche à droite. Chaise musicale. L'un part, un autre arrive. Ca discute là bas, ca rit ici. Ca crie, mange, fume, boit.

Raclement de gorge, un gros crachat sur le sol. Le pied étale le beau mollard. Ca ne choque personne. Si, peut être moi…un peu .

Regards interrogateurs, sourires. On me parle, je ne comprends rien, pas un mot. On m'offre une soupe, des madeleines. Merci, Merci !

Machine à eau chaude, soupes chinoises, chiasse chinoise.

Quatres vendeuses passent à intervalles réguliers. Elles psalmodient méthodiquement,  automatiquement. Je ne comprends pas,j’essaie de deviner la signification.

L'une dit : «  soupe, soupe, petit truc bizarre sous vide pour mettre dans votre soupe (oeufs dur marinés, cuisses de poulets, petites brochettes rougeâtres et les éternelles petites saucisses dans leur emballage rose), boissons étranges ».

L'autre, jolie et pleine de charme : « achetez mes trucs inutiles et stupides qui ne servent à rien : Chapeaux de couleurs, Petits gilets sans manches, roses, jaunes ou encore rouges. Petites peluches, gadgets électroniques super géniaux »

Après beaucoup d’ explications et de discutions avec la demoiselle, les cinq hommes a coté de moi sont sous le charme. ils achètent tous un gadget électronique stupide.

La troisième est à bout, elle passe et repasse en gémissant. « plat chauds, plats chauds ». Mais personne n'est vraiment intéressé.

Enfin, la dernière transporte des fruits et passe très rarement. « arrêtez de manger ces soupes dégueulasses, achetez mes bons fruits. Vitamines et bonne santé ! ».

J’imagine ces pauvres dames chez elles se retourner dans leur petit lit  et psalmodier encore et encore dans leur sommeil :”Soupe, plat chaud, truc stupide, vitamines…” AAAAAARG!

Essayer de dormir. La tête pend devant, sur le coté puis  derrière. l’éveil parce que la tête tombe, ou la crampe s’installe. Le gars en face penche un peu trop. Un sursaut, il tombe du siège et s'étale dans l'allée centrale. On rigole. Il se relève un peu gêné.

D'autres sont accroupis sur leur siège, préférant squatter que de se poser. Quand quelqu'un quitte le train et laisse une banquette libre, c'est à qui s'y ruera le plus vite et pourra s'allonger un  peu avant qu'un nouvel arrivant ne réclame son siège. 

 

 


31/05/2014
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Désert

Désert, Désert, Désert.
Les montagnes sont de plus en plus petites et arides sur notre gauche , collines de sable dur, jaune et or. 
Le soleil brûle dans le ciel bleu. A droite, c’est l'immense étendue de néant qui se perd dans la brume de chaleur et la poussière. 
Quelque zones irriguées où poussent de petits arbres vaguement verts. Sinon, rien n'est végétal.
Roches et terre sableuses, routes, camions, voitures. Ils construisent la nouvelle autoroute et toute son infrastructure: ponts, tunnels, péages, pompes à essences, bâtiments de béton brut dont l’armature métallique est encore apparente.Beaucoup de travailleurs s'affairent comme des fourmis sur leurs bulldozers ou leurs bétonnières.
Parfois, perdue dans le rien, émerge une grosse usine, une carrière ou une autre exploitation obscure. 
Alors, c’est la cohue des camions, le va et vient incessant des bennes chargées de sable ou de caillasses. 
Bringuebalement, chocs des pierres, route défoncée par le passage des grosses roues. Fumée noire, puanteur, crasse.
 
Tempête de sable. Un réveil étrange, une faible lumière jaunâtre, la bouche pâteuse. Tout est poussiéreux dans ma tente, à l'extérieur comme à l'intérieur et jusqu'au tréfonds de mon sac de couchage.
La vision est très limitée, j’aperçois à peine la tente de Greg à une vingtaine de mètres de la mienne. 
Sur la route le vent vient de face il faut lutter pour arracher les kilomètres.
Les camions passent en trombe, tous feux allumés. Leurs coups de Klaxons graves et sonores s’enfuient avec le vent. 
L’ambiance est apocalyptique, enfermés dans ce brouillard minéral. 
Quelques tristes cimetières isolés, parsemés d’arbres sombres et morts entre de petites tombes grises. 
La gare est à 300 km.

31/05/2014
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Frontière

Иркештам!

Ville frontière perdue dans les montagnes du coté Kyrgyze. Ce n'est qu'un amas de caravanes et de conteners bricolés. Murs en bouteilles plastiques, fondations en pneus.

Quelques camions attendent leur tour dans la file, moteurs éteints. Les chauffeurs chipotent dans les moteurs, casquettes crasseuses, mains noires de cambouis. Contrôle passeport et concert privé dans la cabine du douanier. Nous passons la frontière kyrgyze.

No man's land de 3 km entre la montagne et la rivière. Et puis c'est la Chine. Longue, très longue file de camion. Contrôle passeport et fouille des bagages. Le Chinois s'amusent bien à visiter nos sacs.

Lance pierre. Le grand type fait mine de tirer sur son compagnon.

Matos de pêche. Il tourne le moulinet encore et encore, le passe à son collègue qui fait de même. Triture les rapalas, observe le cuillères.

Baume du tigre. C'est écris en Chinois, et oui, made in China!

Ecorce de bouleau, c'est pour allumer le feu.

On ne peut pas aller plus loin en vélo, il faut prendre un taxis pour rejoindre une ville 150 km plus loin et obtenir le cachet.

 

 

Ville étrange. De grandes avenues quatre bandes, toute vide. Grands immeubles, tout beaux tout neufs ou encore en construction. Quelques magasins Isolés. La ville est toute nouvelle, toute fraîche mais pas encore vraiment habitée.

 

Super Market. Etrange, bizarre, inconnu, incompréhensible.

Pas de viande ni de légume ni de produits frais. Juste des denrées sous vide, en boite ou en bouteille. Un rayon de sauces brunâtres, des pattes de poulet sous vide, bonbons étranges. Rien n'est connu, on ne sais pas ce qui ce mange, ce qui ce boit. Greg ressort avec un paquet de biscuit marqué « européen » sur la boite et un Sprite. J'achète un paquet de nouilles, en tout cas, j'espère que c'est bien ca ! Une saucisse étrange une boite de tomate et du piment en poudre.


31/05/2014
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