Vietnam
Vallée Viet
Depuis le col, j’admire le ciel couvert de nuages noirs illuminés par la lumière rasante de la fin de journée.
le paysage se transforme, les montagnes teintées de nouvelles nuances de vert semblent avoir poussé subitement au milieu de la plaine.
la roche parait plus éclatante et les contrastes plus marqués.
A l’horizon se dessine une succession de monts parfois arrondis ou pointus, à pics sur des falaises calcaires.
La rivière semble la colonne vertébrale de la vallée, elle coule monotone et immuable, passe entre les pics, traverse la plaine et irrigue les rizières.
Elle articule la vie des habitants qui jour après jour se lavent dans son courant, lessivent, font les vaisselles, pêchent, récoltent des plantes, des crustacés.
Market
Marché de Dien Bien fu.
Des fruits et des légumes étranges aux odeurs savoureuses, aux couleurs vives.
Chaque vendeur possède un étal plus ou moins grand et protégé par des bâches s'il n'est pas installé sous les toits.
Sur des tables et des établis sont disposés des huiles aux insectes. De grosses larves blanches, des scarabées brunâtres ou des vers aux reflets beiges baignent dans des bouteilles transparentes.
Dans un coin du marché, des bassines de poissons agonisants, ils suffoquent dans une eau trop chaude et sans oxygène. Des crevettes et des crabes s'entassent dans de larges caisses en plastique. De petites cages de bambous débordent de poules, canards, lapins, pigeons... A côté de la volaille, dans une autre de ces cellules tressées, quatre chats énormes flasques et tristes débordent de gras.
Du chat frit ce soir?
Eaux brunes
L'homme propulse son filet dans les eaux brunes de la rivière.
Derrière lui, c'est la jungle, la forêt vierge, les montagnes vertes, arrondies bercent le regard. Le bruit de l'eau se mêle aux sons de la vie : Le crissement des plantes dans le vent, le chant des insectes, les oiseaux qui piaillent joyeusement, les buffles qui broutent, leurs cloches de bois résonnent sur la rive opposée.
La rivière coule dans le fond de la vallée et la route qui la longe suit ses méandres capricieux. Les motos passent en vrombissants, les bus klaxonnent dans chaque tournant et quelques voitures passent en trombe.
Le filet de l'homme s'envole et s'arrête comme figé à l'apogée de son mouvement. Il retombe ensuite et touche la surface en un cercle parfait et un léger bruissement d'eau : floc, le pêcheur plonge dans le courant pour récupérer son outil. Une main sur le filet, il dérive doucement, seule sa petite tête aux cheveux noirs dépasse à la surface. Il disparaît dans un méandre alors que le soir tombe sur mon campement.
