cyclibre

Nouvelle année bien sur !

Le supermarché d'à coté est bondé depuis quatre jours. Des gens stressés, avides d'aliments festifs se ruent sur tout ce qui se mange ou peut se boire. La tension est palpable.
La dame s'empare de la dernière bouteille de vin « château pointu ». Turlututu se dit l'homme d'à coté. Son visage est crispé, sa mâchoire serrée. Il se retient de lui envoyé son point dans la tronche et de lui piquer sa bouteille mais il sait que le garde de sécurité qui le surveille du coin de l'oeuil ne lui laissera aucune chance.

A peine sorti du lit, je me fraie un chemin dans cette cohue. Mes idées ne sont pas encore bien claires mais je me focalise sur ce qui m'importe : les ingrédients du laricot que je vais me préparer. Zig zag entre les gens et les caddies, esquive, parade.
J'établis dans ma tête le meilleur chemin pour me rendre du lard au haricot en passant par les légumes. Un enfant hurle alors que sa mère le tire par le bras. Les vendeurs sont débordés et ne savent plus où donner de la tête. Des clients ingrats qui n'ont de respect pour rien ni personne sont prêt au combat pour s'assurer le ravitaillement.. Deux caddies s'entrechocs en grinçant. Il n'y a plus de lard ni de haricots...

Ça y est, minuit approche et nous allons au square Ala-Too. Les feux d'artifices explosent de toute part et deviennent de plus en plus abondants au fur et à mesure que nous approchons de la place. C'est le chaos total, le bordel intégral.
La fumée des pétards obscurcit la vue et pique les yeux. Les fusées fusent et explosent à grand fracas de bruit et de couleurs.
Ça crie, ça chante, s’enlace et s'embrasse sous un flot continu de vodka russe et de bénédiction pour l'année future.
La police passe tout gyrophares allumés et tente de calmer la population en les invectivant de leur haut-parleur. Mais plus rien ne compte, tout le monde s'en fou.

C'est le premier janvier 2014 et jusqu'ici tout va bien. Espérons que ça dure.